Les Ruines du Nideck
Sur les hauteurs d'Oberhaslach
Sur les hauteurs d'Oberhaslach, petit village fleuri d'Alsace, de la route qui mène à Wangenbourg, s'élève une ruine médiévale, le château du Nideck. Ces vestiges du 13e siècle se nichent à 550 mètres d'altitude.
Le départ de la randonnée se fait au parking de la forêt près du café "La Cascade du Nideck". Le murmure du ruisseau "Nideckbach" accompagne le sentier à travers la vallée qui se rétrécit de plus en plus. La forêt est particulièrement riche en espèces, avec des érables montagnards, des hêtres, des charme, des frênes, des tilleuls et des ormes, ainsi qu’un sous-bois de sapins blancs.
Finalement, la vallée se rétrécit pour former une véritable gorge, bordée de hautes tours de roche rougeâtre, en quartz porphyre volcanique, âgées de plus de 560 millions d'années. Soudain, après un virage, apparaît la cascade de 25 mètres de haut – un magnifique spectacle de la nature – et au-dessus de la cascade se dresse la ruine du château du Nideck, où, selon la légende, des géants auraient autrefois habité.
Le château est mentionné pour la première fois dans une charte en 1264, propriété du sire Bourckard, burgrave du Nideck.
En 1336, il est fait mention d'un second château, en contrebas du premier édifice, fief de l'évêché de Strasbourg et détenu par les landgraves de Basse-Alsace.
Le Nideck est ensuite la propriété des seigneurs de la région, aux XIVe et XVe siècles, au gré des différents conflits régionaux et autres brigandages. Il est assiégé par les Strasbourgeois en 1448. La famille de Müllenheim entre en possession du château et le conservera jusqu'en 1509. Il est définitivement détruit par un incendie en 1636.
Les ruines du château se compose de deux parties. De l'ancienne "haute cour" ne subsiste que peu de choses. La partie inférieure du château est constituée d'un donjon carré de 20 mètres de haut, qui, en raison de son état de délabrement, ne peut malheureusement pas être escaladé actuellement.
Le château est particulièrement connu dans le monde germanophone, car les frères Grimm ont transmis en 1816 une légende des géants du château du Nideck. Inspiré par ce texte, le poète Adelbert von Chamisso (*1781; † 1838) a écrit le célèbre poème "Le jouet de la fille du géant".
Pour les passionnés de littérature et de légendes, cela sera une raison suffisante pour se mettre en route et explorer les environs. Vous y découvrirez un paysage idyllique et pittoresque.
La Cascade du Nideck
La cascade de Nideck se situe au sud, en contrebas de la ruine du château de Nideck, à Oberhaslach en Alsace. Cette cascade est une destination romantique qui se prête bien à des visites en famille.
La cascade se trouve à 534 mètres d'altitude et tombe d'un mur de roche volcanique. Au total, l'eau chute de 25 mètres. Il est possible de faire une randonnée prolongée ou une petite promenade dans la nature préservée. Par les chaudes journées d'été, la forêt naturelle et le chemin le long de l'eau offrent une atmosphère fraîche et agréable, même si le ruisseau a tendance à s'assécher par fortes températures. La légende mystique sur les géants résidents, tirée du poème de l'allemand Adalbert von Chamisso, crée une ambiance particulière pour les jeunes visiteurs dans cette forêt sauvage. La montée vers le sommet de la montagne est récompensée par une belle vue sur la vallée de Bruche.
Une randonnée en boucle vous offre l'occasion de découvrir d'autres cascades lors d'une seule excursion, dont la plus célèbre est bien sûr la cascade de Nideck, la plus haute d'Alsace. Les 2 autres cascades sont celles de Luttenbach et du Weinbaechel. Les ruisseaux de ces 3 cascades se jettent dans la Hasel, qui a donné son nom à la vallée et aux villages. En chemin, vous pourrez également admirer les ruines de Hohenstein ainsi que le "Hirschfels".
Non loin du village d'Oberhaslach, une autre excursion mène au Ruchfels, puis à la cascade de Soultzbach ainsi qu'à un trou d'eau portant le curieux nom de "Salzloch", qui nourrit depuis longtemps de nombreuses légendes. Certains affirment que ce trou est sans fond, d'autres soutiennent qu'il est relié sous terre à la mer...
La cascade en été
La cascade en hiver
La légende du Nideck
En 1816, la légende du Nideck paraissait dans l'ouvrage sur les légendes des frères Grimm, après qu'un forestier conta cette histoire pour la première fois en 1808.
C'est ce texte qui inspira le poète Adelbert von Chamisso pour composer Das Riesenfräulein - la fille du géant. La légende raconte que le château était habité par un couple de géants et leur petite fille. Un jour d'ennui, celle-ci se promena jusqu'à la plaine d'Alsace et découvrit ce qu'elle prit pour des jouets vivants. Une fois rentrée au château, son père lui expliqua qu'il s'agissait d'hommes et qu'il fallait les laisser à leur place car ils cultivaient la terre pour nourrir les géants.
Les hauteurs où jadis s’élevait le château fort des Géants, sont à présents désertes.
Le château lui-même n’est plus qu’une ruine.
Tu as beau te renseigner: " tu n’y trouves plus de géants. "
Pourtant, la légende du " château du Nideck " est bien connue en Alsace…
Il n’y a plus qu’une ruine de cette légende pour te faire rêver...
La fille du géant du Nideck (Das Riesenfraulein)
Un château fort élevait autrefois sa tour hardie au milieu des grands bois.
Il abritait, nous raconte la fable.
De fiers géants, de race redoutable.
Or, il advint que l'enfant du Seigneur, fillette blonde à l'oeil d'azur rêveur,
Vit en jouant une poterne ouverte et s'élança dans la campagne verte.
Quel monde neuf, que de choses à voir, maisons, clochers, ruisseaux, vergers
et vignes, prés, champs dorés, croissant partout leur ligne.
Mais en s'avançant ainsi par le vallon, l'enfant joyeuse vit dans les sillons
un laboureur dont la charrue agile d'un soc aigu perce le sol fertile.
Quel beau jouet !
Et s'emparant de tout jusqu'au jouet, dans sa tunique elle met sa trouvaille,
de ses deux mains la serrant à la taille, sans s'émouvoir trop des cris du rustaud.
En quelques bonds, la fillette est en haut, portant toujours sa charge singulière,
dans les replis de l'étoffe légère.
Vois père, vois ce que j'ai pris Ià-bas.
Qu'est-ce ?
Bien sûr, tu ne devines pas, dit-elle, encore de l'aventure émue.
Quoi, fait le père, un jouet qui remue ?
Mais c'est vivant. répond-elle, oh ! vois, vois et dans sa joie, elle étale à la fois,
riant toujours comme on rit à son âge, le villageois tremblant; et son attelage.
Qu'as·tu fait là mon enfant, à l'heure il faut sortir cela de ma demeure, respectons
le travailleur austère qui nous nourrit en cultivant la terre. Sans lui, crois-moi,
nous n'aurions ni pain doré, ni tissu vaporeux, et notre race puise ses forces
et sève dans ses sueurs, son travail sans trêve.
par Albert de Chamisso
La morale de cette légende:
Les grands de ce monde, aussi puissant soient ils, auront toujours besoin des petits pour trouver leur nourriture.
" On a toujours besoin d'un plus petit que soit ! "
Sentier de sculptures contemporaines "Les Géants du Nideck"
L'association "Les Géants du Nideck" a organisé, au printemps 2003, durant trois semaines, un symposium de sculptures réunissant huit artistes internationaux, pour réaliser des oeuvres monumentales en grès des Vosges, sur le thème des géants.Cette manifestation s'est déroulée sur un immense atelier en pleine nature ouvert au public.
Les sculptures furent installées en forêt domaniale en 2004, pour créer le premier sentier international de la sculpture contemporaine en Alsace.
